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Sine linea
27 septembre 2011

je feuillette vers les étals

     Je ne lis pas vraiment, comme je ne vis pas vraiment, je feuillette.

     Sur le marché de dimanche, à Saint-Aubin, j'ai croisé mes amis libraires chez qui j'ai lu en public mes poèmes il y a une dizaine d'années, je pleurais presque dans leurs bras disant qu'elle était partie, devant une foule de badauds, sans retenue... Et je leur ai pris Equipée de Victor Segalen, publié par Gallimard en 1983, dans la collection blanche L'Imaginaire, que j'aime beaucoup.

                                                     

                                        couverture tirée du blog remarquable littexpress

     Belle écriture, souple, riche, cadencée :

"Ce livre ne veut donc être ni le poème d'un voyage, ni le journal de route d'un rêve vagabond. Cette fois, portant le conflit au moment de l'acte, refusant de séparer, au pied du mont, le poète de l'alpiniste, et, sur le fleuve, l'écrivain du marinier, et, sur la plaine, le peintre et l'arpenteur ou le pèlerin du topographe, se proposant de saisir au même instant la joie dans les muscles, dans les yeux, dans la pensée, dans le rêve, - il n'est ici question que de chercher en quelles mystérieuses cavernes du profond de l'humain ces mondes divers peuvent s'unir et se renforcent à la plénitude."

     Je lisais ça, attendant mes filles et leur mère à la bouche du métro, dos au marché aux légumes, noir de monde comme tous les dimanches. Et puis, je les vois, incroyablement belles, mes deux petites filles, coiffées, nattées, joyeuses, et leur mère, très séduisante aussi, avec son petit haut blanc, doux, duveteux, que tant de fois je caressais. Nous avons déambulé trente minutes avant de nous séparer, moi au cinéma et elles vers les étals.

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