Roman : Carnet d'esquisses. 1999 (16)

CARNET D'ESQUISSES - 1999

Partie 16

dimanche 24

        Les réflexions dans le carnet finissent souvent par trois petits points, je ne sais pas aller jusqu'au bout, l'imagination ne semble pas complète. Ou alors c'est autre chose...

          L'écriture de mes scénarii avance nerveusement, un jour, six pages, un autre, une demie, puis trois... J'ai du mal à contenir les flux, mais d'écrire le synopsis avant toute chose permet de savoir au moins où je vais dans le récit, même si comme d'habitude le canevas se modifie à la rédaction.

         Hier soir, un autre décès s'est manifesté dans mon entourage, je n'ai ni l'envie ni la force d'en parler ici, ni ailleurs, car mon ambition ne réside pas dans l'écriture "mortuaire".

après une demi-heure de lecture

         J'ai fini de lire H. Thomas, dans un silence et un recueillement quasi religieux ce dimanche matin, silence et recueillement  qui correspondaient bien aux conditions d'écriture de l'auteur, mais qui n'ont répondu chez le lecteur qu'à une logique quotidienne, sans secret, qui engage mon être dans un tel état, à la suite des nombreux malentendus que mon amie et moi exprimons de façon plus ou moins claire. J'ai appris ces dernières années que le silence demeure finalement le meilleur moyen de calmer un conflit naissant. La solitude respective que nous atteignons grâce à ce silence - réprobateur certes, mais silence - agit sur nos nerfs ébréchés jusqu'à ce que notre ennui et notre amour nous poussent naturellement l'un vers l'autre. Assommé de reproches matinaux, je ne savais quoi faire, d'autre que lire, j'ai lu. Je vais tenter une deuxième réconciliation, si l'insuccès la couronne, j'irais me promener entre les étals des livres de Saint-Sernin, seul.