Roman : Carnet d'esquisses. 1999 (60)
CARNET D'ESQUISSES - 1999
Partie 60
jeudi 6
C'était comme si K pénétrait le château, le plus naturellement du monde, comme si tous les obstacles n'avaient en fait jamais existé. La CAF a réglé nos problèmes d'un seul coup, en moins d'une demi-heure. Je suis sorti soulagé mais en larmes, je ne comprenais pas comment tout s'était remis à fonctionner. Vingt mètres seulement au sortir de la CAF je me suis effondré, devant l'école "N7". Je ne sais pas vraiment si j'ai perdu connaissance. Les jeunes gens me contournaient. Mes papiers administratifs s'envolaient peut-être. Ensuite, j'ai entendu des téléphones portables, des commentaires vaseux ou désobligeants sur ma présente posture. Je ne parvenais pas à ouvrir les yeux. J'entendais seulement. Au loin, le tintamarre des pompiers s'amplifiait. Je me levai, d'un bond, avant leurs secours, au nez et à la barbe des badauds alentours, m'engouffrai rue Delacroix dans l'entrée d'un immeuble et attendis que tout le vacarme cessât. Moins d'une heure après je pense, je rentrais.