Tueries dans ma ville (3)
La peur n'était pas encore montée quand les trois militaires ont été assassinés à Montauban et Toulouse les 11 et 15 mars. C'était pourtant déjà des actes meurtriers et clairement terroristes (bien des actes violents dans un but de déstabilisation politique). Le tueur aurait prétendu lors d'échanges avec les policiers du Raid qu'il n'avait pas visé ces militaires par rapport à leurs origines maghrébines, mais pour déstabiliser le pays, offrant cette conclusion, d'après Sophie Louet du Point : "tuer un soldat français en France aurait le même retentissement que tuer dix soldats français en Afghanistan".
Ce n'est qu'après que le tueur s'en est pris aux écoliers et professeur de l'école juive que la peur s'est installée, viscérale. La population ne se sentait pas atteinte à travers ses militaires, mais à travers des civils tués en pleine rue, avec une telle détermination et folie, oui. L'individu pouvait tuer n'importe qui n'importe quand. Les pistes étaient brouillées, les militaires puis les victimes de cette école privée. Tout le monde était en danger.
Le tueur aurait prétendu aux mêmes policiers qu'il avait initialement prévu de tuer un autre militaire, un parachutiste, mais comme celui-ci n'était pas sorti de chez lui, il se serait replié sur cette école ce 19 mars. Il n'agissait pas du tout logiquement, comme au hasard de ses ressentiments démesurés.
Ce repli imprévu et fou a tout déclenché, la mort insensée de quatre personnes supplémentaires, notre peur et sa perte.