elle remue toujours
sous le plafond de ma petite chambre
est ma nuit
gouffre profond
précipité constamment
à des milliers de mètres
de profondeur
avec un abîme plusieurs fois aussi
i m m e n s e
sous moi
je me retiens avec la plus grande difficulté aux aspérités
fourbu
machinal
sans contrôle
hésitant entre le dégoût
et l'opiniâtreté
l'ascension-fourmi se poursuit avec une l e n t e u r
i n t e r m i n a b l e
les aspérités de plus en plus infimes
se lisent à peine sur la paroi perpendiculaire
le gouffre
la nuit
la terreur
s'unissent
de plus en plus indissolublement