Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sine linea
9 mai 2012

racisme ordinaire

     Je le reconnais parmi sa petite bande, pérorant au soleil comme des lézards du sud, immobiles et arrogants. Ils dévisagent tous les passants, comme si nous avions nécessairement une bonne raison de nous cacher, quelque chose à nous reprocher. Il est là, vingt ans que je ne l'ai pas vu, mon ami ! Il était numéro cinq en défense et moi le quatre, accroché à la culotte du numéro neuf, chasseur de buts. Nous partagions tout, la honte des dribbles mangés comme la fierté d'avoir su déjouer les attaques sur tous nos fronts. Vingt ans ! J'aurais dû accourir vers lui, lui tendre la main, lui raconter ma vie, lui la sienne, nos enfants, nos divorces...

     Mais non, je ne parvenais pas à franchir cette ligne invisible tracé par le temps qui est passé trop vite. J'ai du mal à le voir si changé, si fier. Je ne sais même pas si j'ai le droit de m'approcher de lui dans l'exercice de ses fonctions. Je continue donc ma marche, piteusement, lui tournant le dos.

      Vous vous voyez vous aller serrer les mains d'un ancien ami devenu CRS ?

Publicité
Publicité
Commentaires
H
Je me demandais l'autre soir, pourquoi un connard sauvage lors d'une réunion s'exclamait : "j'ai un copain qui a passé le concours des flics : comme c'est lui le plus con, il est sorti major de sa promotion" !<br /> <br /> <br /> <br /> ... Bon, moi, je ne compte pas car je me suis toujours méfiée des flics !
Répondre
C
purs préjugés, l'habit ne fait ni le moine, ni le CRS, ni le maton, ni l'enseignant...
Répondre
Sine linea
Publicité
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 118 888
Publicité