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Sine linea
4 septembre 2014

ce qui manque...

     Je n'arrive pas à définir ce qui manque à Hippocrate de Thomas Lilti pour être un film abouti ! Pourtant il a tout pour plaire, aspect documentaire, intrigue bien ficelée, acteurs dans leurs rôles (Carole Franck, Philippe Rebbot pour les seconds rôles et les autres acteurs principaux)...

     Je reconnais là la patte du scénariste du bien étonnant Tele gaucho, coécrit et réalisé par Michel Leclerc, mais il manque quelque chose et je pense même que c'est en partie au niveau du scénario. Trop peu dit finalement, trop peu montré, ou trop démontré.

     Bref, une épine pour expliquer pourquoi je suis resté extérieur au film (j'avais bu une bière, ça n'aide pas...) (j'avais vu la bande-annonce qui avait inséré les principales répliques) (pourquoi ne pas travailler davantage les bandes-annonces ?) (je sortais de chez mon avocate...).

     Mais au-delà de mes petits soucis de spectateur, il y a bien autre chose, il manque bien quelque chose... Je regardais les acteurs faire leur boulot, je voyais les autres personnages qu'ils avaient joués dans les films antérieurs, Les Beaux gosses, Tele gaucho, Un Prophète, Guillaume et les garçons à table... Et quand c'est comme ça, ce n'est pas les acteurs qui sont à questionner, c'est la mise en scène et ou le scénario. Ce n'est pas assez tendu, c'est tout ce que je trouve à dire. Voir ne suffit pas, montrer non plus. Une patte, il faut une patte plus griffée, forte !

     Dans mon documentaire sur l'écrivain Arnaud Rykner, ce dernier dit que pour raconter les camps, il se trouve que l'expression compte aussi, cela fonctionne avec Primo Levi qui se trouve être un écrivain, tout comme Marguerite Duras, Robert Antelme et Charlotte Delbo. D'autres récits ne "passent" pas, comme il dit.

     C'est ça qui manque au film, de la forme, complexe à définir vraiment... Prenons un contre-exemple où la réussite éclate : L'Exercice de l'état de Pierre Schoeller. Il est comparable à Hippocrate, mêmes soins de définir une profession, des professionnels, point de vue partagé entre documentaire et fiction... Le film est fort grâce à sa forme, nous entrons par le rêve du ministre avec son crocodile, la femme nue... Ici, cela fonctionne, l'entrée du film avec le jeune interne perdu dans les sous-sols de l'hôpital, mais pas entièrement, je vois un acteur qui marche dans les couloirs. Dans le film de Schoeller, je suis bouleversé par l'accident de voiture, par les manoeuvres politiciennes, l'humanité...

     Un concept cette forme ! Ecriture, mise en scène et montage en somme. Pour Godard, sons et images montés... Mais laissons ceux qui pensent que le cinéma est mort pour trouver ensemble ce qui manque à ce film ou à d'autres pour percuter le spectateur. (pour moi Le Ruban blanc de Michael Haneke n'est pas suffisant, si l'on pense à l'incroyable film d'Ingmar Bergman, Fanny et Alexandre...)

     On y reviendra...

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