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Sine linea
25 septembre 2015

recueil poétique ; une grande fatigue (5 : mots en bouche)

une grande fatigue

en tête des restes charbonneux

les mots tout juste contenus en bouche

cette impression de reculer

ou plutôt de s'enfoncer

plus de vingt fois

cette impression de m'être délivré des poids

et toujours de nouveaux

combinés aux anciens

viennent comprimer la peau

claire limite tendue sur du vide

et toujours ces lignes brisées

ces quêtes minuscules

jusqu'à l'oubli de la visée

remiser en attendant

de s'habiter un peu davantage

en fixant l'horizon de la disparition

des autres

la nôtre

toujours inscrite

dans chaque pierre tombée

je suis encore là

sans autre surprise que mon souffle

j'ai tout vu

et pourtant je vois encore

je ne fais qu'attendre ce moment

où le monde aura chuté

n'être ni entendu ni lu

aimé un peu de ceux que j'ai nourris

pour un temps encore au-delà du mien

petit temps suffisant pour

que le nid de l'oubli se creuse

quand il seront parents à leur tour

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Commentaires
C
La fatigue se précise, se décante, <br /> <br /> te décante <br /> <br /> Elle écume les mots, lessive les sentiments<br /> <br /> soupèse l'absence(les absentes ?)<br /> <br /> et, oui, oui, la poésie ne supporte pas l'excès,<br /> <br /> elle se noie, perd sa respiration, <br /> <br /> capitule, elle ne lutte pas contre<br /> <br /> elle est
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Sine linea
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