lu, vu, entendu, gratté, à Paris
Paris, des rencontres, des phrases et des sons, pour ne pas parler des images. Ce séjour m'a semblé moins violent, plus ressenti, moins égarant. Je retrouve le Paris d'une enfance qui ne le cherche plus, j'apprends juste à accepter le présent à chaque pas nouveau, à chaque pas perdu.
Avec qui pourriez-vous confondre la neige ? demande Nelly Maurel lors de sa lecture de questions tourneboulées à la librairie L'Atelier tenue par l'excellent Georges-Marc Habib hier soir, feuilletant son opus Fatiguer la réponse, reposer la question, chez L'Ours Blanc.
Tout commença dans l'eau = Le Commandant Cousteau, me répète à l'envi un vieil ami dessinateur et musicien, pensant que Laurent Baffie en est l'auteur alors qu'il s'agirait (peut-être ?) d'Etienne Klein.
Sa fine moustache souligne sa lèvre supérieure comme une route au pied d'une montagne. C'est marrant. nous rapporte l'étrange Mahrou M. Far dans la revue Dans la lune n°19 que m'a donné ma grande amie de Bordeaux.
Cette nuit-là
longeant une sombre rue adjacente
je tournais à l'angle
quand mon ombre s'est appuyée
à mon bras
vêture fatiguée
qui voulait se faire porter
et la couleur Néant m'interpella :
Tu es au-delà !
chante Nelly Sachs dans les chaos du métro parisien, du recueil Partage-toi, nuit.
Mais de mon séjour, je n'ai que très peu lu, juste marché sans fin le long des rues, avenues et boulevards infinis, Saint-Maur, Pyrénées, bu les paroles et les vins en compagnie, et ce soir me grattant, je me dis que j'ai peut-être ramené un autre souvenir, plus irritant celui-là, une maladie de peau dont je tairai le nom, un peu de pudeur quand même...