21 février 2016
la plaie de la nuit
Bon site qui présente Robert Walser, dont ses premiers poèmes, dont voici un extrait, il a quelque chose comme quatorze ans... Evidemment, je préfère ma découverte d'Attila József... mais c'est bien, ciselé...
Au bureau
La lune jette sur nous un regard,
me voit, pauvre commis,
dépérir sous l’œil sévère
de mon patron.
Je me gratte, confus, le cou.
Jamais je n'ai connu dans la vie
de soleil durable.
Le manque est mon destin ;
et devoir me gratter le cou
sous l’œil du patron.
La lune est la plaie de la nuit,
les étoiles sont des gouttes de sang.
Même éloigné du bonheur florissant,
à la modestie du moins je suis réduit.
La lune est la plaie de la nuit.
In Poèmes, trad. Marion Graf, postface Jochen Graven © Editions Zoé 2008 p.7
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