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Sine linea
19 mars 2016

Le matin ne le saura jamais...

Toujours cette écriture à part,

intérieure,

décalée,

incomparable,

les échos rebondis dans le feutre et la dentelle de soi,

hors sentiers rebattus,

ce Rilke !

 

Es-tu si lasse ? Je veux te mener doucement
hors de ce tumulte, qui depuis longtemps me pèse aussi.
Notre blessure est à vif sous le joug de ce temps.
Vois, derrière la forêt où nous marchons en tremblant,
comme un château illuminé déjà le soir attend.

Viens avec moi. Le matin ne le saura jamais,
et dans la maison nulle lampe n’épiera ta beauté …
Ton parfum imprègne comme un printemps les oreillers :
le jour a mis tous mes rêves en pièces, –
tresses-en une couronne.

(Rainer Maria Rilke, février 1897, Munich)

 

Bist du so müd? Ich will dich leise leiten
aus diesem Lärm, der längst auch mich verdroß.
Wir werden wund im Zwange dieser Zeiten.
Schau, hinterm Wald, in dem wir schauernd schreiten,
harrt schon der Abend wie ein helles Schloß.

Komm du mit mir. Es soll kein Morgen wissen,
und deiner Schönheit lauscht kein Licht im Haus ...
Dein Duft geht wie ein Frühling durch die Kissen:
Der Tag hat alle Träume mir zerrissen, -
du, winde wieder einen Kranz daraus. 


 

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