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Sine linea
4 avril 2016

"en moi tu dures et en moi disparais"

     Ces petits poèmes qui poussent, que j'espère simples et sensibles, à partir de tout ce qui me reste au coeur et de la lecture par hasard du poème d'Octavio Paz, lu sur le site dont j'ai déjà bien dû parler par ici, poezibao, et en écoutant Wayne Shorter :

JARDIN 
 
Nuages à la dérive, continents  
somnambules, pays sans substance 
ni poids, géographies dessinées  
par le soleil, effacées par le vent. 
 
Quatre murs de terre. Bougainvilliers : 
dans leurs flammes pacifiques mes yeux  
se baignent. Passe l'air entre des murmures  
de feuillages et d'herbes à genoux. 
 
L'héliotrope aux pas violets 
croise enveloppé de son parfum. Il y a un prophète : 
le frêne — et un méditant : le pin.  
Le jardin est petit, le ciel immense. 
 
Verdeur qui survit dans mes débris : 
dans mes yeux tu te vois et touches,  
tu te connais en moi et en moi tu penses,  
en moi tu dures et en moi disparais. 
 

 
JARDIN
 
Nubes a la deriva, continentes 
sonámbulos, países sin substancia 
ni peso, geografías dibujadas 
por el sol y borradas por el viento. 
 
Cuatro muros de adobe. Buganvillas: 
en sus llamas pacíficas mis ojos 
se bañan. Pasa el viento entre alabanzas 
de follajes y yerbas de rodillas. 
El heliotropo con morados pasos 
cruza envuelto en su aroma. Hay un profeta: 
el fresno -y un meditabundo: el pino. 
El jardín es pequeño, el cielo inmenso. 
 
Verdor sobreviviente en mis escombros: 
en mis ojos te miras y te tocas, 
te conoces en mí y en mí te piensas, 
en mí duras y en mí te
desvaneces 

 
 
 
Octavio Paz, Première Instance, 1935-1945, traduction de Frédéric Magne, La Délirante 1986, p. 13. 
Octavio Paz dans Poezibao :

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