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Sine linea
26 octobre 2016

"cette beauté qui se suffit mal du mot beauté pour se définir"

     Porté par les images, les dialogues, les commentaires, la musique, l'intelligence du documentaire de Bertrand Tarvernier sur son rapport au cinéma français pendant 3h15, un réel plaisir ! Les films qui ont construit ma cinéphilie et ceux que je n'ai pas vus se complétaient dans une histoire vivante à souhait. Et le commentaire de Louis Aragon sur Pierrot le fou (que Tavernier a invité avec Elsa Triolet à la projection du film) que je retrouve ici, si beau !

     Je cite :

Pendant que j'assistais à la projection de Pierrot, j'avais oublié ce qu'il faut, paraît-il dire et penser de Godard. Qu'il a des tics, qu'il cite celui-ci et celui-ci là, qu'il nous fait la leçon, qu'il se croit ceci ou cela... enfin qu'il est insupportable, bavard, moralisateur (ou immoralisateur) : je ne voyais qu'une chose, une seule, et c'est que c'était beau. D'une beauté surhumaine. Physique jusque dans l'âme et l'imagination. Ce qu'on voit pendant deux heures est de cette beauté qui se suffit mal du mot beauté pour se définir : il faudrait dire de ce défilé d'images qu'il est, qu'elles sont simplement sublimes. Mais le lecteur d'aujourd'hui supporte mal le superlatif. Tant pis. je pense de ce film qu'il est d'une beauté sublime. C'est un mot qu'on emploie plus que pour les actrices et encore dans le langage des coulisses. Tant pis. Constamment d'une beauté sublime. Remarquez que je déteste les adjectifs.

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