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Sine linea
24 juin 2018

Les Vasistas

     Encore des poèmes fragiles, des fois tellement que cela n'imprime pas toujours notre palais, notre cerveau, c'est là que ça se joue souvent, lire des poèmes, c'est les goûter en fantasme, les entendre dans des vents du dedans. Les Vasistas, de Jean Grosjean, touchent, ou pas donc. Feuilleté rapidement, cinq fois plus vite que le temps et l'espaces nécessaires pour entrer dans l'univers d'un Char ou d'un Michaux. Plus proche d'un Christian Viguié par exemple avec ses Petites écritures, ou d'un systématisme d'observation que l'on retrouve chez Dominique Boudou dans Le long des embrasures.

     Une découverte pour moi, avec presque vingt ans de retard. Une poétique du repli, du retirement. Comme une fausse tranquillité. Simplicité et échos.

 

Fenêtre repliée

 

     Je regardais par la fenêtre le vol noir et blanc des pies sur les haies. Je voyais au loin l'orée d'un bois d'où on m'avait rapporté des tiges de bruyère. Le soleil du soir posait ses rayons sur les meubles de la chambre. C'était le temps paisible des catastrophes. Un par un les vivants sans lever les bras ni les yeux se retiraient dans un tranquille murmure. Le jour baissait. La fenêtre et le paysage se sont repliés.

 

Jean Grosjean.

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