Jeune Poésie 1988-1991 : 3 Rêves (3 Rêvant)
Rêvant
La profondeur du site m’incite à plonger
Et je plonge.
Dans une chute infinie je me balance
Tel l’aigle qui dans des airs tourmentés
Sans effort remonte, plane et descend.
Des couleurs imprégnées de corps flottant
Dans l’air clair et vivace rayonnent
Et, sans chocs violents de paroi en paroi
J’aspire à vivre ce moment insolite
Où étrangement je suis invité.
Parfois je crois que mon corps remonte
Dans des courants chauds et charmants
Qui bercent intimes mon être.
Fermant les yeux je vois encore
Ces mille lumières merveilleuses.
Je suis baigné par la chute et je me confonds
A ce décor cosmique où je ressens
A présent la respiration calme et rapide
De ses parois qui sont désormais
Mes poumons.
Chaque couleur n’est plus que la teinte
Que je donne à mes pensées ;
La chute n’est que le rythme
Rapide et calme de mon cœur
Qui comme l’onde marine lèche ses plages.
Je suis l’aigle qui jadis glissait dans l’air
Pur de mes rêves infinis
Où riaient mes douces nuits ;
Je suis l’air où perce le cri charmeur
De mon aigle aux ailes déployées comme les bras d’une femme.