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Sine linea
9 septembre 2018

- deux jours d'orage trente-deux poèmes - (3) (recueil de poèmes : août 2018)

3

dans une herbe haute

pour notre corps-tête

devenu fourmi

sentir la nécessité

sortir de la sente

pour trouver ce qu'il faudra ramener

au poème

 

sous l'herbe sèche

la feuille le caillou

le mégot

tirer le bloc des mots

serré dans nos mandibules

quand ça coince

tourner se retourner

dessus dessous à l'envers

lâcher même un temps le bloc

tourner toujours sur nous-même

repérer les autres files les sentir

bloquer tout encore

repartir

 

la plaine de terre semble aisée parfois

rester sur ses gardes

serrer le bloc

jusqu’au trou du poème

 

sortir dès qu’on peut

de l’effet Sisyphe

c’est au-delà

que ça se joue

 

parvenir aux bordures

les monts puis la vulve

croiser ceux qui en sortent

descendre s’enfoncer

le bloc pincé toujours

descendre jusqu’au noir des carrefours

là où ça s’opère

 

les autres nous-mêmes

inconnus de nous-même

prennent le tout

et plus bas encore

désagrègent agencent rient de la matière

 

à la fois remonté

à la fois redescendu

décomposant composant

à la fois la vulve

la fourmilière

la fourmi

mot vers

anaphore qui perce

à la fois ce rien ce tout

 

tout se dessine

la colline des sentiments contrariés

les rêves revus

le suc des frustrations innombrables

les mers fertiles – intranquilles

les chevaux en furie

avec ou sans strophe

rimes ou non

 

le corps-tête exulte

 

la fourmilière vivra encore un temps

aussi long que court

 

l’espace-temps exact du poème

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