25 novembre 2018
pioche en poésie tchèque (21 : Ivo Vodseďálek)
Vous ne vous attendiez pas à ce que j'arrive si tôt
Votre petite ville de province
m'accueillait par ses ruelles abruptes
par où de la gare je me précipitais chez vous
Vous étiez au jardin lisant dans une chaise pliante
votre père se tenait à la fenêtre au premier étage
je me suis arrêté en silence près de la clôture
caché par un lilas défleuri
L'horloge de la tour a sonné onze et demie
Ça ne mène à rien
Ne mène à rien
L'après-midi nous étions debout près d'une écluse grondante
en bas un troupeau d'oies campait parmi les pierres
Une colonne de camions militaires traversait longuement le pont
Nous regardions l'eau ridée
nous étant complètement oubliés l'un l'autre
Ivo Vodseďálek, Esseulement, 1955
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