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Sine linea
23 novembre 2011

Roman : Carnet d'esquisses. 1999 (5)

CARNET D'ESQUISSES - 1999

Partie 5

 

         L'écriture redevient quotidienne, ce qui m'enchante évidemment, mais je ne suis pas sans ignorer qu'il y a toujours des contre-parties... S'organiser des matinées pour lire, réfléchir et écrire remplit l'être, mais le détruit également, comme de l'intérieur. C'est-à-dire qu'il se coupe de tout par l'écriture. L'extérieur est vite nié au profit de l'intérieur. Une voix intérieure ne constitue pas une voix, l'on devient muet puis sourd quand on écrit. Il nous faut opérer une perpétuelle balance, intérieure et extérieure.

        Quand j'écrivais il y a cinq ans, tout avait perdu sens dans la réalité, je vivais la nuit, ne rencontrais que fantômes, rats, paumés, muets, gueulards... Il faut penser vers l'extérieur.

       Je connais ces abstractions pour moi bien palpables et je doute ce matin encore des leçons prises de ces dégâts introspectifs.

       Mon amie se sent délaissée, elle ne me l'a pas dit ouvertement mais elle est très froide ces trois derniers jours. On se voit peu, elle, concours CAPES, AGREG, stages... moi, temps libres, bibliothèque, lecture, ciné et l'inévitable mi-temps pour vivre : livreur. Elle me trouve paumé, oisif, même si elle concède que j'apprends un peu mieux à m'organiser, agir ces derniers temps. Nous nous couchons toujours éreintés, les câlins s'espacent, les nuits nous assomment. Nous manquons de gestes tendres, de gestes durs. Nous nous coupons trop l'un de l'autre. L'écrit participe-t-il à cette distance ? Non, mais il gonfle notre incompréhension actuelle.

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