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Sine linea
8 juin 2012

Elvis sous l'eau chaude

     Hier, en avance chez mon ami pour monter le film, je découvre leur maison close. Je reviens vers la voiture et me change. Je pars courir.

     Le premier sentier exhibe ses herbes hautes. J'ignore où mes pieds se posent, quelles pierres pourraient bien tordre mes chevilles. Je retrouve une route de campagne, isolée, annoncée comme une impasse. Des hommes stagnent dans leur auto, j'ai dû tomber dans un plan rencontres entre hommes avant qu'ils ne rentrent dans leur foyer, j'ai le don...

     Cela monte sans cesse du côté de Labécède. Un chemin en forêt me tente, même si la direction qu'il me propose est l'opposée de la raisonnable qu'il me faudrait prendre pour rentrer avant d'avoir soif. Je m'y enfonce. Seul au monde. Aucun bruit. J'attends le sanglier dérangé par mes errances mais il ne vient pas. L'orage rompt ce silence. J'ai tort d'avancer encore mais je ne peux faire demi-tour. Quand le mystère est trop grand...

     Je commence à paniquer, les premières gouttes, je ne reconnais aucun lieu. Au bout d'une ligne droite dans la forêt, une voiture s'arrête. Deux chiens de chasse en descendent juste avant leurs maîtres, un couple. Je leur demande ma route. Deux réponses opposées. J'opte pour le chemin plus court et le plus aléatoire, à travers champs. L'orage se déchaîne. Trempé jusqu'aux os en vingt secondes. Impossible de se cacher sous les futaies, j'accélère. Je longe les clôtures à moutons comme le chasseur me l'a recommandé. Les herbes sont géantes. En haut de la colline, je saute la haie et tombe dans des orties d'un mètre de haut. Je ne peux les éviter et fonce. Une autre clôture et je progresse dans un champ de blé.

     Je ne reconnais rien. Je devrais me rapprocher de Villemagne d'après lui. Des chevaux, une ferme, une route goudronnée à nouveau, ça me rassure. La direction semble bonne. J'ai passé l'heure de course. La pluie a cessé d'un coup. La vapeur sort du bitume. J'ai cessé d'essorer mon tee-shirt pour conserver un peu de frais. J'ai soif. Toujours ces montées et descentes.

     Sur un arbuste ou un barbelé, je me suis ouvert la cuisse droite. Le sang coulait avec la pluie et a cessé en même temps qu'elle. Je reconnais un croisement, je ne suis plus qu'à un ou deux kilomètres de chez eux !

   Une montée, la dernière, insupportable. Je m'en souviens en vélo quand je venais monter le film l'été dernier. Quand on se croit arrivé, on doit gravir ce raidillon. J'y parviens, je stoppe le chronomètre de mon portable, récupère mes habits dans la voiture. Quand j'entre dans la salle à manger, mes amis anglais qui finissent leur repas me regardent comme une bête de la forêt. A la douche !

     J'ai chanté Elvis sous l'eau chaude !

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Commentaires
C
http://youtu.be/T1Ond-OwgU8<br /> <br /> avoir les bonnes, faire gaffe aux bêtes qui rodent
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Sine linea
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