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Sine linea
12 octobre 2015

poésie et pat (3)

énième abandon

 

c'est un vertige

le cavalier blanc ouvre la danse

faussement lointain des forces médianes

le mien effrayé

déjà à court d'idées l'imite en miroir

 

ma solitude perd

le temps des coups

sa force brute

 

il continue à se déhancher

avec son serviteur à ses côtés

toujours aussi décentré

sans inspiration je continue de le réfléchir

 

je suis d'ores-et-déjà perdu

l'identique ne crée pas

 

le malade s'interpose entre la tour et le page

je renvoie toujours la même image

 

combien de morts s'éveillent à ces préliminaires ?

 

la valse du roque nous enchaîne au bord

 

le coeur qui fait palpiter mes lèvres

me fait rêver d'une nuit blanche

 

ce n'est que maintenant que le valet

s'annonce au centre mais un seul pas

à quoi joue-t-il ?

je lance sans imagination la même arabesque

 

je ne suis rien sans elles parties

 

il présente son jeune compagnon

à la gauche du dernier

le mien propose la même compagnie

 

pas de lune du silence

des pas et des nuits au coeur

 

son destrier couvre sa dame

la même union de mon bord se scelle

 

leurs rires absents trouent mes heures

 

son valeureux poucet d'un trot

de deux pas enchaînés

mord enfin le carré convoité

toute honte bue le mien lui fait front

 

c'est ma dernière partie je dois dormir

 

le deuxième d'un pas plus tranquille

atteint le beau carré

j'ai trop attendu paralysé obsessionnel

je romps la symétrie par ma dame

engagée derrière ma haute sentinelle

 

tout peut chuter avec moi

 

il glisse sa tour sous la même ligne

garde lointaine mais directe

mon rempart aussi s'y colle en face

 

je ne les verrai plus grandir

 

d'un coup de tête voilà la bête

accolée aux deux éclaireurs

je n'ai pas le temps

le mien recule

et jouxte le despote déjà affolé

 

au téléphone les silences creusent tout

 

la première prise blanche

me provoque enfin au centre

j'agis de même

 

je suis posté au coeur du vide

mes yeux se ferment

j'entends encore le la métallique

du combiné mal raccroché

la lumière bleue baigne mon visage

les secondes défilent

 

mort plusieurs fois encore

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