sans goût ni intérêt
Se coucher, se lever, même ça c'est dur. On ne sait plus pourquoi on ferait ces choses-là, manger, marcher, courir... tout est étranger, sans goût ni intérêt.
Les enfants sont là, débordants d'énergie. Elle me pousse à leur sourire, à leur parler, à tenter de répondre à leurs questions.
Ma dernière fille pleurait hier seule avec son arc confectionné par son grand-père au beau milieu du jardin de ma belle-soeur. Elle ne voulait l'aide de personne, ni de son grand-frère qu'elle n'avait pas vu pendant huit semaines, ni de moi. Ses larmes coulaient doucement tandis qu'elle tentait coûte que coûte de bander son arc. Elle pleurait sûrement pour un mot énervant de sa soeur ou d'un cousin qui l'avait vexée, ou parce que personne ne l'avait écoutée, mais je la regardais dans ce contexte de séparation avec un sentiment de culpabilité et de lourdeur, extrême et déplacé.
Apprendre à vivre sans interpréter, sans surcharger. Etre compréhensif mais léger, cela doit exister.