5 octobre 2014
source noire
Je lui disais sors, travaille, vis, ou alors je le pensais seulement, je ne sais plus. Sors, vis, bois, cours ! Au lieu de ça, au lieu des mots dits ou seulement tus, ni sus ni entendus, elle s'est gonflée de tant de vide que le sien propre lui est apparu, presque aussi insensé et désespérant que le mien, et l'a étouffée, lentement, doucement, comme une longue jouissance, comme un long serpent sans queue ni tête. Et moi, ne comprenant pas que sa tempête devenait mienne, j'ai regardé, entendu sourdre toute cette source noire, souterraine, vu sans y voir les dommages, les pertes, les chutes, les membres au sol, piétinant tout ce qu'on avait voulu sauver du néant, rattrapé, vaincu, là.
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