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Sine linea
21 septembre 2015

recueil poétique : une grande fatigue (2 : barrez-moi)

une grande fatigue

et moi qui deviens aussi con qu'eux

pourtant je les ai lus

je sais comment éviter leurs creux

à ceux qui racontent les histoires

l'autre raté qui dit qu'il en a

un peu marre des héros écrivains

et qui rédige un truc insipide

sur ses mauvais côtés

et l'autre qui nous balance ces personnages 1... 25... 26...

clones d'un gars déjà sans intérêt

et moi qui renchéris avec un roman barré

j'entre dans la danse des types plats 

aux récits papier de cigarette

et l'autre encore qui rédige

des saisons comme une série

tous mes con-temporains

alors que la poésie décolle

seule dans son coin

je cède au facile courant actuel

comme l'autre qui nous balance

ses nouvelles sous drogue

petit vain glouton

qui monte aux nues des auteurs

creux des    U     S    A

je cherche la re-con-naissance

revenir dans le con

avec les cons

dans l'antichambre

du film burlesque

tous avec des bonnets blancs sur la tête

en attendant de décharger

blancs bonnets filandreux

alors que la poésie se libère

on traîne des pieds

dans la fange du roman

l'autre folle qui nous raconte

ses cinquante mecs enchaînés dans son fourgon

les semences qui débordent d'elle du fourgon du roman

et nous qui lisons ses exploits en forme de galipettes

alors que naît encore la poésie

l'autre malade qui collectionne les plaques de rues de Paris

jusqu'à collecter le nobel

pendant ce temps-là les vers renaissent

et l'autre qui nous implore de la b...ser

underground ou pas quel intérêt

j'y vais la tête la première dans ce cloaque

aimez-moi moi aussi j'implore b...ez-moi

assez d'autres qui fuient le travail

dans ce titre verbal Fuir

assez de celui-là qui décline à l'∞

ses versions de roman sur le net

assez de toi qui écris dans

toutes les déviances de la société en-magazinée

d'un coup et hop un bébé jumeau jeté par la fenêtre

encore que j'ai ri à ce moment-là 

assez de moi qui m'y vautre

écrivains comme cochons

mots comme fange

assez dégorgé de bière et autres listes à l'∞

de nos envies enviées et envieuses

chante mon ami chante

"de l'avoir plein nos armoires"

au moins toi

tu renais mon phénix

mon oiseau pourpre

"comme on nous parle"

oui tu as raison

assez des et si c'était niais et cie

jetez le bébé et les eaux

écoutez bruire la chute la cascade

de vos histoires en fleurs d'envies en plastique 

écoutez ce creux même quand le bébé

heurte vos carreaux de carrelage

vos romans de faïence enfantins

écoutez ça sentez la fuite la beauté dans

"L'arc de fer de mon parcours de fuite sur ma faiblesse se retourne"

sentez le creux après le vent qui vous balaie

qui vous retourne

sachez que

les nuages ont une course au-dessus

et tout est rond jour pluie vent et nuit

tirez-moi de là

continuez de m'exclure de vos danses de salon

refusez-moi encore

barrez-moi

que naissent encore encore

les fleurs malades

boutez-moi hors

b...ez-moi encore encore

que je m'ébahisse devant

"l'enfant leva son biscuit et créa la lune"

tiré d'un recueil que vendait un homme des rues

un homme de rien

un recueil de poésie

de poèmes d'inconnus

à dix francs

fermez-moi les portes de vos tirages

confortez-moi con-fortez ma solitude

que je ne figure pas en tête de gondole

que je continue à lire tout rouge de gêne mes poèmes

autant de plaies de moi coulant

dans une petite librairie de rien

avec d'autres poètes mes frères mes soeurs

chantons encore

"Sa première seconde : l'illusion de la mer"

l'illusion de la mer les senteurs la naissance

excluez-moi encore

ne vous abonnez pas ne me likez pas

pas de pouce pas de coup

pas de coupe

laissez le soleil cou coupé

de mes enfances

le joujou du pauvre n'y touchez pas

continuez avec vos romans-photos

éloignez-vous de la prose du Transsibérien

laissez les ardoises au toit

laissez les lucarnes la lune passer

laissez maudire les maudits

ne me prenez pas avec vous

continuez à décrire vos vies transparentes

laissez battre la campagne

lâchez les cosmogonies portatives

greffez-vous vos portables

prenez-moi en grippe encore

fermez-moi les portes au nez

barrez-vous

ne comprenez pas

"mon coeur est un seau qu'on a vidé"

rédigez en lettrines vos latrines

aisez-vous dans ces lieux

et videz-vous et videz-les

laissez-nous les zones blanches

nos grandes fatigues

vous dans les histoires sans paroles

et nous l'inverse

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