23 décembre 2018
pioche en poésie tchèque (48 : Petr Motýl)
Arrêt
complètement soûls à l'hôtel
une bière une omelette paysanne
parmi les autres clients
plus d'un complètement soûls
grisâtres glaçons d'impuissance au plafond
gouttes tombant froides sur le crâne
jour après jour tombant froides
argent volé
chaque muscle de la face fait mal pour lui-même
le train avance gare par gare les arrêts
marquent les années qui s'entassent
s'enfoncent dans une boue de suie figée
d'éboulis de scories
un conduit d'un horizon à l'autre
le bruit des transmissions à travers les nuits
sur terre comme en dessous
aux chiottes du tortillard
se torcher avec son slip
le jeter sur les rails
comme un jour passé de plus
Petr Motýl, Noire écume d'Ostravice, 1995
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