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Sine linea
25 décembre 2019

L'arbre à fric (Jour 2, 26/09/2019)

Jeudi 26 septembre

 

     Et puis les portes du SFO se sont ouvertes sur nos rêves ! Pas comme à New-York, on a passé les portiques, des sourires presque de bienvenue... Les nôtres nous montaient aux lèvres au fur et à mesure que les portes se fermaient derrière nous. On a marché de suite le long de la baie, les seuls évidemment ici à errer dès la sortie de l’aéroport. La ville s’étale sous nos pieds. Et dans ce parc en hauteur, Dolores quelque chose, on se rêve d’ici, comme si on y était nés, dans ce jour d’une blancheur trop forte. Dans l’herbe, on a enlevé nos chaussures, nos arpions meurtris par plus de quatre heures de marche jacassent leur douleur. On est bien quand même. On fumerait bien, mais on n’a rien. Alors on hume l’air pollué, c’est déjà ça... Le fameux pont file vers le nord, mais d’après Denis, ce n’est pas celui-là qu’on va prendre, mais son frère jumeau blanc qu’on voit sur la droite. La ville est folle, longue, pas du tout loin de l’aéroport. Ils sont malades d’avoir construit leurs pistes dans des baies…

 

     La petite collation dans l’avion ne nous a pas suffi, nos ventres grondent. Il nous faut trouver la jardinerie Hortica, c’est à deux pas normalement du parc. Si on voit quelque chose à grignoter, ce sera bien. Le resto de fruits de mer est hors de prix pour nous. Le Thai du coin fait l’affaire en attendant. Du bien de se poser. On est en avance.

     On voit l’enseigne Hortica, tout se déroule comme sur des roulettes ! Elle est géante la jardinerie, les familles déambulent, nous on fait un peu clochards avec nos sacs-à-dos. Rayon sécateurs : le paradis des tailleurs ! On suit toujours les recommandations de Cathy, c’est parti pour deux Fiskars, 34 dollars la bête ! Il ne nous reste qu’à trouver un supermarché pour faire des provisions pour les deux jours à venir, et on peut y aller, direction Folsom Street  !

 

      Une heure et demi de marche après nos achats, et nous voilà à la gare routière. Les bus sont tous alignés, des dizaines et des dizaines ! On a deux heures d’avance, la nuit est tombée doucement quand on marchait, chargés de nos courses.

 

      Encore 40 dollars à débourser, pour le bus. Sept heures à rouler, j’espère dormir un peu, je suis mort ! Je feuillette le seul bouquin que j’ai pris avec moi, des vieux poèmes complètement barrés. On n’aura pas le temps de lire. J’ai surtout pris ma playlist pour passer les jours, 600 titres, ça devrait aller ! Denis, c’est pareil, en plus techno que moi… La nuit est bien posée, la circulation est encore dense. Je suis le seul à écrire follement dans mon carnet. Et à lire.

 

« – Toi : rester toi ; ne pas connaître
Ton écuelle ni ton maître.
Ne jamais marcher sur les mains,
Chien ! – c'est bon pour les humains.
 » T.C.

 

      On a boulotté deux petits sandwiches avant d’embarquer. Pas mal de mecs parlent espagnol, pas mal de blacks aussi, bien mélangés tout ça avec nous, français rêveurs, clochards célestes, et puis des familles, moins, pas la haute classe sociale. Des mecs seuls, pas mal, avec des petits sacs, je me demande bien ce qu’ils fabriquent, on ne dirait pas des touristes, nous encore on peut y ressembler un peu.

 

      Le paysage défile, les lumières des villes cèdent la place aux champs. On a la musique dans nos oreilles, le sommeil qui vient et qui se retire à chaque cahot ou arrêt. Les deux chauffeurs se relaient. J’ai du mal à écrire en roulant, j’espère pouvoir me relire. Les lumières sont éteintes, ne pas penser au temps qui reste, ni aux incertitudes qui nous attendent une fois arrivés.

 

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