L'arbre à fric (Jour 35, 29/10/2019)
Mardi 29 octobre
J’ai envie d’en finir ici. Des fois d’en finir tout court. Rentrer chez moi au moins. Je sais qu’on est la version moderne de l’esclavage, luxe infini par rapport aux glaneurs de coton de l’époque affreuse où tout le monde crevait dans les champs, mais j’en ai quand même plus qu’assez de ce boulot. Alors je pense à l’argent qui s’accumule, je tiens malgré tout, haïssant tout ça, les petits bourgeois que nous ignorons être en train de devenir, ce capitalisme vomissant d’hypocrisie et de tricherie…
Je vais cesser d’écrire aussi, ça ne me dit rien cette transcription. Des jours absurdes, on coupe, on coupe, on fume, on dort, on boit, on rêve, on veut s’échapper, on est enfermés. Je regarde l’amour avec dédain, je meurs doucement en moi-même.
On prend davantage de temps pour nous quand même. Le vendredi après-midi, on stoppe, ça nous sauve (pas les espagnols, eux, ils sont à fond, ils doivent tourner à 5 pounds par jour…).