le divertissement...

     Ah, le fameux divertissement pascalien ! Vous êtes dans un sale état, au bout du rouleau, pas d'avenir, un passé morne, un futur hypothétique et puis, vous vous divertissez, tout disparaît, est-ce à dire que votre sentiment de déréliction était feint ou peu ancré, profond ? Non, pas pour autant. Si je me souviens bien, Pascal prend l'exemple d'un père inconsolable d'avoir perdu un fils, il part à la chasse, et oublie tout, grâce à son divertissement.

     Moi aujourd'hui, la magie a opéré grâce au soleil, et à un parcours en vélo de 70km. Quand le vent s'amenuisait, je pensais crever dans un four, sur cette route. Quand ça montait, la sueur dégoulinait dessous le casque, j'essayais qu'elle baigne mes genoux et mes mollets au passage pour les rafraîchir... Quand ça descendait, l'extase !

     Et puis un véritable cycliste me dépasse, avec une facilité peu humaine, je m'accroche, je l'ai en ligne de mire, et je rentre dans cette acélération, porté, libéré.

     Cases-de-Pène, Quillan, Espéraza, 2h29' (Cases-de Pène-Caudiès : 1h25, Caudiès-Espéraza: 1h04).

     Je suis bien vivant ! Je le sais maintenant... On doute vraiment de tout quand on y pense...